Dictées Antidote - 11 novembre 2023 - 8 min

Dictée Antidote de la FPJQ (2023)

Inspiré par le thème de l’intelligence artificielle, le journaliste Jean-Benoît Nadeau a composé une dictée pour mettre au défi les membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) lors de leur congrès annuel 2023.

À votre tour de relever ce défi linguistique :

  1. Préparez votre matériel pour écrire : prenez un papier et un crayon, ou ouvrez un document électronique.
  2. Lancez la lecture de la vidéo et écrivez la dictée.
  3. Dévoilez le Corrigé Antidote au bas de cette page pour vérifier votre texte.


Nous espérons que le corrigé détaillé préparé par nos linguistes vous permettra d’apprendre de vos erreurs. Pour obtenir plus d’explications, consultez les dictionnaires et les guides d’Antidote.

À propos de notre partenaire — La FPJQ est une organisation à but non lucratif qui rassemble environ 1 600 journalistes issus de plus de 250 médias écrits et électroniques. C’est ce qui en fait la principale organisation journalistique au Canada.

Le Corrigé Antidote

Les artifices de l’intelligence

Texte composé par Jean-Benoît Nadeau

L’intelligence artificielle aura-t-elle rendu caduque la profession journalistique ?

Devant cette technologie envahissante qui nous interpelle de manière aigüe*, j’en appelle au discernement.

Car les agents conversationnels ne comprennent rien. Ils cisèlent de belles phrases, quitte à inventer et à mentir, mais leur jarnigoine se borne au bagout*.

Ces logiciels orgueilleux sont dépourvus de jugeote. La clairvoyance leur est étrangère. Et il leur manque cette qualité irremplaçable du plus humble journaliste, celle de pouvoir répondre : « Je ne sais pas ».

* Accepter aussi : aiguë, bagou

Les explications

rendu : part. passé de rendre au masc. sing. Amener à être tel. Ce participe passé employé avec l’auxiliaire avoir ne s’accorde pas parce que son complément direct (la profession journalistique) est placé après.

caduque : adj. caduc au fém. sing. (s’accorde avec profession). Qui n’a plus cours. Cet adjectif, se terminant en -c au masculin, forme son féminin de façon régulière, c’est-à-dire en -que.

interpelle : v. interpeler, 3e pers. sing. au présent de l’indicatif (sujet : qui, mis pour cette technologie envahissante). Inviter à faire prendre conscience de sa présence. Contrairement à une série de verbes en -eler, le verbe interpeler (interpeller en orthographe traditionnelle) ne fait pas partie de ceux dont la conjugaison a été rectifiée : l’accent grave n’a pas été intégré à sa conjugaison.

aigüe : adj. aigu au fém. sing. (s’accorde avec manière). [FIGURÉ] Perçant, subtil, perspicace. Ce mot s’écrit au féminin avec un tréma sur le u en orthographe rectifiée et avec un tréma sur le e en orthographe traditionnelle : aiguë.

discernement : n. m. Disposition à juger et à apprécier avec justesse.

quitte à : prép. Même s’il fallait. Attention, ce mot est invariable.

jarnigoine : n. f. [QUÉBEC] [FAMILIER] Facilité à parler. Ce mot tire son origine du juron jarnidieu, lui-même issu du moyen français je renie Dieu !, « juron », et du latin classique deus, « dieu ».

orgueilleux : adj. au masc. plur. (s’accorde avec logiciels). Qui dénote de l’orgueil; vaniteux, prétentieux.

clairvoyance : n. f. Jugement clair; lucidité, perspicacité. Ce nom tire son origine des mots latins videre, « voir », et clarus, « clair ».

leur : pron. pers. La chose de laquelle on parle. Employé comme pronom, leur ne prend jamais de -s.

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