Guide d’utilisation d’Antidote 10

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Les dictionnaires

La lexicographie n’est plus ce qu’elle était. Au valeureux clerc d’hier, penché vingt ans sur mille ouvrages, recensant patiemment le trésor de la langue, mot par mot, sens par sens, us par us, succède aujourd’hui le lexicographe informatisé, armé de ses logiciels infaillibles, de ses ordinateurs infatigables et de ses mémoires infinies. Avec l’expansion de l’informatique et de ses réseaux, le plus modeste lexicographe ausculte rondement des milliards de mots. Il les manipule à sa guise, établit des fréquences, des dispersions, des cooccurrences. Il ne cherche plus les attestations, il les trie !

L’équipe de Druide, heureuse alliance de lexicographes et d’informaticiens, a ainsi largement profité des ressources modernes, écumant l’Internet et force documents numériques, sans négliger les sources anciennes, pour constituer les dictionnaires d’Antidote. Elle en a dégagé une nomenclature de 128 000 mots, fidèle reflet de la langue française d’aujourd’hui, qui forme la base des dictionnaires d’Antidote 10.

Antidote 10 réunit ainsi de multiples dictionnaires du français, en une interface unifiée de consultation et de présentation. Des définitions aux synonymes, des cooccurrences aux champs lexicaux, les dictionnaires d’Antidote offrent une référence lexicale d’une richesse, d’une variété et d’une cohésion totalement inédites.

Les dictionnaires d’Antidote invitent, par leur facilité d’utilisation, à la découverte des trésors du français. Tous les mots de tous les champs de tous les dictionnaires sont cliquables et mènent à un complément logique d’information. Vous vous surprendrez à voleter allègrement d’un mot à l’autre et d’un dictionnaire à l’autre en cliquant simplement sur ce qui vous attire. Avec Antidote, vous parcourrez sans effort le passionnant écheveau des liens entre les mots, passant de monter en montaison, de combustion en athanor, et de cartésien en sénatrice.

En outre, l’agilité informatique incite à de nouvelles explorations de la matière langue. Entrez deux mots, et la recherche multimot énumèrera toutes les associations entre ces mots, comme les locutions, les cooccurrences et les synonymes. Utilisez les caractères variables pour trouver les mots qui complèteront vos mots croisés. Et combinez jusqu’à dix-sept critères à votre guise pour dénicher les listes les plus variées, y compris rimes, domaines et langues d’origine, avec des résultats parfois surprenants.

Enfin, parce que l’ordinateur est devenu le creuset de nos textes, l’intégration des dictionnaires d’Antidote dans le logiciel même où l’on écrit est fondamentale. Grâce à elle, les dictionnaires interviennent tout naturellement au moment même et dans le milieu même où le besoin nait. Par tous ces traits majeurs, richesse, cohésion, puissance de recherche et facilité de consultation, de nouveaux horizons s’ouvrent pour le rédacteur.

Le dictionnaire des définitions et des locutions

Le dictionnaire des définitions se présente comme un dictionnaire usuel, avec une description en langue commune pour chacun des mots. Plus de 128 000 mots sont définis, dont 15 000 noms propres, incluant les noms des États, des principales villes du monde, des personnages célèbres et des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Les définitions, claires et précises, donnent les divers sens des mots. Les sens et sous-sens sont structurés et présentés de façon arborescente, ce qui facilite le repérage. Les mots sont mis en situation dans de nombreux exemples qui illustrent et précisent leur emploi. Les marques de domaine situent le sens dans le vocabulaire spécialisé correspondant (informatique, droit, chimie, etc.). Les marques d’usage indiquent le niveau de langue auquel appartient l’emploi du mot (soutenu, familier, argot, etc.) ou la région de la francophonie à laquelle se restreint son emploi (Québec, Belgique, Suisse, Acadie, etc.). Une attention soignée est en effet apportée à la description de variantes régionales, comme pour le brasse-camarade québécois, la spiture belge, et la cramine suisse.

Chaque mot arbore toutes ses formes fléchies (masculin/féminin, singulier/pluriel), sa transcription phonétique, son étymologie, ses variantes graphiques avec leur fréquence respective, les mots avec lesquels il y a risque de confusion (homophones, paronymes, etc.), et, souvent, des notes qui signalent diverses difficultés. Si le mot fait l’objet de considérations grammaticales particulières, un lien renvoie directement — cliquez, vous y êtes — à l’article pertinent des guides d’Antidote. Des équivalents sont proposés pour les impropriétés et pour les anglicismes critiqués.

Les particularités de la liaison phonétique des mots, comme le son « t » dans « grand homme », sont notées sur chaque mot concerné. Un indice de fréquence est en outre donné pour chaque mot ; il indique la fréquence relative du mot dans le corpus utilisé pour le dictionnaire des cooccurrences, décrit ci-dessous. Les chiffres de population des villes et des États proviennent de recensements relativement récents, comme ceux des sites PopulationData.net et citypopulation.de.

Enfin, la définition de chaque nom commun, de chaque nom propre et de la plupart des locutions nominales offre un lien vers l’article correspondant de l’encyclopédie en ligne Wikipédia (une connexion Internet active est nécessaire). Le contenu de l’article est affiché dans la fenêtre des dictionnaires d’Antidote, pour s’intégrer aisément à votre démarche de consultation habituelle. De plus, des liens sont offerts vers des ressources externes de grande qualité, comme le Grand Dictionnaire terminologique de l’OQLF ; l’utilisateur peut même ajouter de nouveaux liens au besoin.

Les locutions, proverbes et constructions à proscrire

Afin de faciliter leur lecture et leur découverte, Antidote regroupe les expressions à la fin des articles. Elles apparaissent immédiatement après les définitions du mot principal, et sont classées en trois groupes : les locutions, les proverbes et les constructions à proscrire ; des renvois permettent d’accéder directement à chacun.

Au-delà des mots isolés, les locutions constituent une part importante du lexique. Une locution est un groupe figé de mots formant une unité lexicale dotée d’un sens précis. Certaines sont des locutions figurées, d’autres représentent des terminologies plus spécialisées.

La langue courante foisonne de locutions figurées qui semblent farfelues lorsqu’elles sont interprétées littéralement (mettre la puce à l’oreille, tirer le diable par la queue). Il faut recourir au dictionnaire pour connaitre le sens conventionnel que la langue a donné à de telles expressions.

Les locutions spécialisées, comme le terme eau lourde en chimie, dénotent des réalités propres aux divers domaines du savoir humain. Elles sont très nombreuses et sont elles aussi souvent de sens opaque pour les non-spécialistes.

Antidote répertorie 50 000 locutions courantes et spécialisées, chacune accompagnée de sa définition et, très souvent, d’exemples. Des marques de domaine précisent le contexte d’emploi des locutions spécialisées. Des regroupements par sens facilitent le repérage dans le cas de mots polysémiques. Pour trouver la définition d’une locution donnée, il suffit de soumettre au dictionnaire l’un de ses mots principaux. Par exemple, l’on pourra accéder au sens de la locution tirer le diable par la queue à partir des mots tirer, diable ou queue.

Des milliers de locutions présentent également plusieurs informations précieuses : le pluriel des locutions nominales « difficiles » (moteurs diésel ou moteurs diésels?), un lien direct à Wikipédia et aux autres ressources externes, des liens aux guides lorsqu’utile, et la fréquence de la locution.

Antidote recense en outre plus de 500 proverbes, affichés dans leur rubrique propre après les locutions. On peut les trouver aisément grâce aux quelque 200 thèmes de la recherche par critères. Enfin viennent, en rouge, les constructions à proscrire, souvent des calques de l’anglais ou des impropriétés.

Le dictionnaire des synonymes

Profitant ici aussi de la puissance de l’informatique, les lexicographes de Druide ont pu rassembler plus d’un million de synonymes pour 75 000 entrées.

Nous nous sommes donné un objectif central : que l’utilisateur trouve rapidement le synonyme cherché. Cela implique trois choses : que les listes de synonymes soient riches, bien structurées, et d’accès immédiat, sans détour.

Recherchant le juste équilibre entre pléthore et misère, nous avons constitué des listes très riches, tout en restant pertinentes. Nous les avons classées par sens et sous-sens, que nous avons clairement identifiés. Chaque liste est classée par proximité de nuance avec la vedette ; on peut aussi trier par fréquence, longueur ou ordre alphabétique. Un affichage en texte continu permet de voir plus de synonymes d’un coup ; grâce à un judicieux usage de la couleur, le sens cherché est repéré au premier coup d’œil, et le synonyme voulu au second.

Nous ne nous sommes pas limités aux mots. Nous avons systématiquement recensé les expressions, puisque ce sont des synonymes à part entière et qu’elles peuvent tomber à point, comme casser la croute pour manger, ou tenant du titre pour champion.

La plupart des entrées nominales du dictionnaire des synonymes offrent des listes d’hyponymes et hyperonymes. Les hyponymes sont des synonymes de sens plus spécifique, comme lévrier pour chien, alors que les hyperonymes sont des synonymes de sens plus général, comme mammifère pour chien. Ensemble, hyponymes et hyperonymes forment une véritable taxinomie de la langue, un arbre généalogique des mots que l’on peut parcourir à sa guise.

Les synonymes d’Antidote ne se cantonnent pas à une langue aseptisée, mais puisent scrupuleusement dans tous les niveaux de langue et à toutes les régions linguistiques du français. Vous y trouverez aussi bien des synonymes de niveau familier que littéraire, et des synonymes québécois (barachois pour baie), belges, suisses (prendre une caisse pour s’enivrer), méridionaux et autres. Bien sûr, chacun de ces « écarts à la norme » est dument marqué (Québec, familier, etc.). Un filtre permet de restreindre l’affichage aux seuls synonymes non marqués.

On peut choisir soigneusement le mot juste en examinant la définition complète de chacun des synonymes proposés : cliquez sur un synonyme, et sa définition complète s’affiche instantanément juste à côté.

Le dictionnaire des antonymes

Comme la mise en opposition constitue l’une des opérations élémentaires de la pensée, la langue s’exprime très souvent en parlant « de tout et de son contraire », en rapprochant et confrontant des idées opposées. Lorsqu’un mot est mobilisé dans le discours, son contraire n’est jamais très loin.

C’est toute l’utilité d’avoir à portée de plume un dictionnaire des antonymes qui fournisse un riche inventaire des contraires et oppositions que peut suggérer un mot, oppositions qui peuvent se présenter selon plusieurs axes. Selon le contexte, on pourra vouloir opposer homme à femme, à animal, à machine, voire à dieu… Nous avons organisé les listes d’antonymes de façon à mettre en valeur ces axes d’opposition. Avec 100 000 antonymes sous la main, c’est l’outil idéal pour aiguiser son esprit de contradiction !

Le dictionnaire des cooccurrences

Les mots, comme les hommes, n’existent pas dans le vide. Ils ne prennent tout leur sens que dans leur association aux autres. Le dictionnaire des cooccurrences d’Antidote dresse un inventaire complet des associations de mots. Éperdument amoureux, lumière vive, perpétuer le souvenir, en tout, ce sont 900 000 combinaisons de mots qui illustrent tous ces mariages lexicaux qui donnent sa couleur particulière au français.

Pour créer cet immense ouvrage, nous avons doublement eu recours aux ressources informatiques. Nous avons d’abord écumé le Web francophone pour constituer un corpus de 5 milliards de mots, ou 225 millions de phrases, tiré de milliers de sources distinctes. Parmi celles-ci, des sites journalistiques, comme ceux du Monde et du Devoir, des bibliothèques numériques, comme Gallica et Projet Gutenberg, et de nombreux sites d’intérêt général forment une image représentative du français écrit dans ses diverses réalisations.

Nous avons ensuite utilisé l’analyseur d’Antidote pour extraire les associations intéressantes de ce gigantesque corpus. Nous avons isolé les noms et leurs épithètes, les verbes et leurs compléments, les adjectifs et leurs adverbes, et plusieurs autres relations typiques. Un filtre statistique a permis de retenir les combinaisons fortes, c’est-à-dire significativement fréquentes et singulières. Grâce à la puissance de l’analyseur, des combinaisons même très distantes ont été relevées, par exemple à travers un pronom relatif ou un verbe support, ce qui a augmenté la précision des statistiques par rapport à des méthodes classiques de simple proximité.

Les cooccurrences dégagées ont été classées d’abord par sens, lorsque l’un ou l’autre mot avait plus d’un sens, et ensuite par contexte syntaxique : épithètes, sujets, compléments, etc. De plus, nous avons choisi d’écrire chaque cooccurrence au long, avec flexion et déterminant les plus fréquents, comme amour d’une femme, amour de son fils, et amour des mots. Le résultat est une liste ordonnée, complète, facilement lisible.

Pour illustrer chaque cooccurrence, nous avons conçu une euristique pour sélectionner des phrases exemples selon divers critères. Près d’un million de phrases de notre corpus ont ainsi été retenues, livrant en moyenne plus de deux exemples par cooccurrence. Les exemples s’affichent en colonne à droite lorsque l’on sélectionne une cooccurrence, et aident à comprendre le sens et l’emploi de celle-ci. Autrement, on peut examiner en parallèle les définitions du premier terme cooccurrent.

Tout au long du processus, nos linguistes se sont assurés de l’intérêt et de l’exactitude des données. Ils ont marqué les combinaisons perçues comme familières ou très familières. Ils ont aussi filtré plusieurs exemples inappropriés ou mal formulés, problèmes dont l’euristique de sélection ne pouvait évidemment pas juger.

Pour doter un mot donné de l’adjectif parfait, du verbe le plus adapté ou de l’adverbe le plus évocateur, le dictionnaire des cooccurrences, par son portrait unique de la langue sous son angle associatif, vous deviendra vite indispensable.

Le dictionnaire des champs lexicaux

Le champ lexical est formé de l’ensemble des liens entre les mots sur l’axe sémantique. Les dictionnaires d’Antidote énumèrent déjà plusieurs de ces liens, comme la cooccurrence et la synonymie. Le dictionnaire des champs lexicaux va plus loin, en rassemblant les principaux liens et en les complétant par d’autres.

Pour créer ce dictionnaire, nous nous sommes inspirés de la méthode utilisée pour notre dictionnaire des cooccurrences. Nous avons repris le corpus de 5 milliards de mots et l’avons repassé sous la loupe de l’analyseur d’Antidote afin d’identifier, pour chaque nom, adjectif, verbe ou nom propre, les mots apparaissant le plus souvent dans son voisinage.

Le résultat offre une vue globale du paysage lexical de chaque mot. Ou plutôt deux vues globales, puisque les résultats sont affichés de deux façons: d’une part, en une liste verticale classique, et d’autre part, en nuage de mots interactif. Dans la liste, les résultats sont classés en trois niveaux: d’abord par sens du mot-vedette, s’il s’agit d’un mot polysémique ; ensuite par catégorie, pour une lecture plus homogène ; et enfin par force statistique à l’intérieur de chaque catégorie. Dans le nuage de mots, la taille de chaque mot est proportionnelle à la force de son lien avec la vedette. Dans les deux cas, il suffit de cliquer sur un mot pour accéder à son champ lexical à son tour et naviguer facilement parmi les concepts connexes.

Contrairement aux cooccurrences, deux mots n’ont pas à être liés par une relation syntaxique pour être considérés comme voisins. Par conséquent, certains éléments du champ lexical peuvent parfois susciter l’interrogation ; chacun est pourtant l’objet d’une véritable proximité fréquente.

Les champs lexicaux sont souvent utilisés en pédagogie pour aider à découvrir ou à rappeler un vocabulaire connexe et élargir le registre des idées. Les deux vues de notre dictionnaire des champs lexicaux sont conçues dans cet esprit de découverte et d’horizons nouveaux.

Le dictionnaire de la conjugaison

La conjugaison des verbes est à la fois l’un des problèmes les plus courants et les plus intéressants de la langue française. Aux temps simples, un verbe se décline en cinquante formes s’il n’est pas défectif, et plus encore s’il a des variantes (tel payer). Et il le fait selon l’un de cent-trente modèles de conjugaison. Aux temps composés, il faut choisir l’auxiliaire selon le verbe, le sens ou la forme, et, bien entendu, accorder le participe passé selon le cas et le contexte. Tout cela constitue un système d’une complexité redoutable. Le correcteur d’Antidote détecte aisément les formes erronées égarées dans vos textes, mais il reste utile de consulter la conjugaison d’un verbe sous tous ses angles, pour apprendre, pour vérifier ou pour comparer.

Antidote ne se contente pas de quelques modèles à partir desquels le lecteur doit construire mentalement la conjugaison du verbe voulu. Non contraint par les limites des ouvrages de papier, Antidote construit le tableau de conjugaison propre à chacun des 9 000 verbes de son dictionnaire aux temps simples, composés et périphrastiques, et ce, à la forme pronominale ou non pronominale. Aux temps composés, le participe passé peut être accordé selon toutes les options possibles pour le verbe et l’auxiliaire choisis (sujet féminin ou masculin, singulier ou pluriel ; complément d’objet direct absent ou présent, à gauche ou à droite, masculin ou féminin, singulier ou pluriel !). Enfin, une zone de notes apporte diverses précisions liées au tableau affiché: type verbal, prépositions avec lesquelles le verbe se construit, nature défective du verbe, règle d’accord du participe passé, et même liens directs vers les articles de guides pertinents, par exemple sur le choix de l’auxiliaire.

Le dictionnaire de la conjugaison affiche également la transcription phonétique de toutes les formes conjuguées aux temps simples, soit 450 000 formes phonétisées.

Les ouvrages de référence traitant de la conjugaison ne s’entendent pas tous sur la validité de certaines formes conjuguées. Les formes impératives de clore, par exemple, sont tantôt acceptées, tantôt refusées. Antidote prend le parti de l’ouverture, et reconnait toutes les formes conjuguées attestées. Si vous en avez l’usage, elles sont là. En tout, quelque 450 000 formes conjuguées sont à la portée de votre souris.

Le dictionnaire des familles

Certains groupes de mots souvent distants dans l’ordre alphabétique sont pourtant étroitement apparentés du point de vue morphologique et sémantique, comme exploiter, inexploitable, surexploitation. L’apprentissage de vocabulaire nouveau serait pourtant facilité si ces « familles éclatées » étaient réunies sous un même toit.

C’est la vocation que s’est donnée le dictionnaire des familles d’Antidote : regrouper les mots qui possèdent une racine morphologique commune et qui gravitent autour d’un sens commun. Certains membres sont formés par dérivation, comme l’adjectif inexploitable est dérivé du verbe exploiter, d’autres par composition : le nom timbre-poste réunit les mots timbre et poste. Parmi les quelque 17 000 familles morphosémantiques que nous avons ainsi pu rassembler, certaines familles particulièrement nombreuses témoignent de la fécondité du système de dérivation du français.

Le dictionnaire de citations

Pour mieux saisir les subtilités d’emploi d’un mot épinglé dans un dictionnaire, rien de tel que de pouvoir observer des spécimens évoluer dans leur milieu naturel. C’est le but du dictionnaire de citations, qui fournit 285 000 phrases exemples non pas rédigées par des lexicographes, mais puisées dans des textes littéraires et journalistiques.

Le dictionnaire présente jusqu’à quinze citations par mot. Les citations littéraires figurent d’abord, en ordre chronologique, suivies de citations journalistiques. Une référence en hyperlien accompagne chaque citation ; on peut ainsi accéder au site Web de chaque source.

Les citations sont plutôt d’ordre linguistique que littéraire ; elles n’ont pas été choisies pour leur valeur morale ou poétique, mais bien pour l’illustration de l’usage réel d’un mot. Le corpus ayant servi à l’élaboration du dictionnaire des cooccurrences a été mis à contribution ici encore, ce qui garantit aux citations une grande diversité temporelle, géographique et stylistique.

Le dictionnaire historique

On situe généralement la naissance officielle de la langue française vers le IXe siècle. Héritant du latin populaire et du francique, entre autres, elle évoluera résolument vers sa nature propre, empruntant au besoin à ses voisines comme l’allemand (quartz), l’arabe (jasmin) et le grec (emphase), en plus de créer ses propres mots (alpage). L’orthographe et le sens actuels des mots du français sont le produit de cette longue évolution. Le dictionnaire historique d’Antidote tente de rendre compte de ce processus de façon originale et d’éclairer ainsi la richesse du français d’aujourd’hui.

Le dictionnaire historique fournit l’étymologie de près de 100 000 mots ; plusieurs centaines d’entrées plus remarquables font en outre l’objet d’une note détaillée. Il présente aussi, sous une forme claire et attrayante, l’évolution graphique de 26 000 mots depuis leur origine jusqu’à nos jours, attestée par 275 000 phrases tirées de sources historiques. C’est ainsi qu’on découvrira que le mot azote a été créé par Lavoisier à partir d’affixes grecs signifiant « non » et « vie », ou encore que fleur s’est écrit fleur et flour jusqu’au XVIe siècle.

Ce sont les citations historiques de Littré qui nous ont inspiré cette représentation de l’évolution des mots. Nous sommes partis de son corpus, entièrement numérisé, que nous avons augmenté de nombreux autres textes anciens et modernes. Les analyseurs d’Antidote ont été spécialement adaptés afin de repérer automatiquement les graphies anciennes d’un mot, que nos linguistes ont ensuite méticuleusement révisées tout en sélectionnant les sources témoignant le mieux de chaque graphie à travers les siècles.

Le dictionnaire historique présente en outre toute la parenté étymologique de chaque mot. En procédant par croisement de nos données étymologiques, l’ensemble des mots dérivant du même étymon est affiché en une arborescence simplifiée, ce qui permet des rapprochements insoupçonnés, comme les mots tuteur et tueur qui descendent tous deux de leur ancêtre commun tueri. Plus de 2,7 millions de liens étymologiques peignent ainsi une fresque historique détaillée de l’évolution du français.

Un guide spécial vient appuyer le dictionnaire historique, retraçant l’histoire de l’orthographe et de la grammaire du français et décrivant les processus de création des mots. En outre, dans le correcteur, le filtre étymologique du prisme statistique permet de constater de visu, langue par langue, mot par mot, la généalogie de nos textes.